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Couverts végétaux

L'effet des couverts végétaux sur le risque de gel en viticulture

Février 2025


Le changement climatique augmente le risque de dégâts liés au gel tardif en viticulture en avançant les stades phénologiques de la vigne. Les couverts végétaux en place dans l’inter-rang des vignes influence le micro-climat et le risque de gel. C’est un point assez connu sans qu’il y ait d’expérimentation à l’appui. C’est chose faite avec un essai mené en Anjou.


Le changement climatique actuel est associé à des épisodes de gel tardif au printemps. L’augmentation des températures entraine en parallèle un avancement des stades phénologiques de la vigne. Ces 2 aspects cumulés entrainent un risque de dégâts par le gel important.

Le développement des couverts végétaux implantés dans l’inter-rang des vignes va bon train pour de multiples raisons : protection et structuration du sol, apport de matière organique, substitution de la fertilisation azotée, effet bénéfique pour la biodiversité… Mais ces couverts modifient le micro-climat de la parcelle et ont une influence sur le risque de gel. C’est pour étayer cette affirmation qu’une expérimentation a été mise en place en Anjou. Une parcelle de vigne a été équipée pour mesurer la température et l’humidité relative à 60 cm de hauteur avec différentes modalités de couverture de l’inter-rang et de destruction du couvert :

  • Une couverture spontanée du sol principalement composée de raygrass, pâturins communs, rumex, luzernes, renoncules, véroniques avec une modalité non détruite et une modalité avec un broyage (mulching) un mois avant le gel.
  • Un couvert de féverole avec 2 modalités de destruction : un roulage 5 jours avant le gel et un broyage (mulching) un mois avant le gel.
  • Un couvert multi espèces (féverole, avoine, pois et vesce commune) en alternance avec un interrang de couverture spontanée. Une modalité est non détruite et une modalité est détruite par broyage (mulching) un mois avant le gel.

Les résultats ci-dessous ont été obtenus lors de l’épisode de gel de la nuit du 22 au 23 avril 2024. La vigne était au stade 3-4 feuilles étalées. Le couvert spontané dans la modalité non détruite mesurait 25 cm de haut. Le couvert multi-espèces en mesurait plus de 50.

Il y a un effet du mode de destruction. La température de surface du couvert est plus élevée si la destruction est plus précoce.

Il y a également un effet du couvert. Ce sont les modalités avec couvert spontané qui montrent les températures de surface les plus élevées. De même, ces modalités sont soumises moins longtemps que les autres types de couverts à des températures inférieures à -1°C.

Les humidités relatives les plus élevées à 60 cm du sol ont été mesurée pour les modalités féveroles roulées 5 jours avant le gel et couverts (spontanés ou semés) non-détruits.

Vf = Féverole, M = couvert multi-espèces, N = couvert spontané.

Nd = non détruit. Roll day-5 = roulé 5 jours avant le gel. Mulch day-30 = broyé 30 jours avant le gel.

L’intensité des dégâts causés par le gel dépend du type de couvert d’inter-rang. C’est la couverture spontanée du sol qui présente les dégâts les moins importants.

 

Vf = Féverole, M = couvert multi-espèces, N = couvert spontané.


L’essai mis en place montre un effet du couvert. La couverture spontanée du sol de l’inter-rang est associée aux températures les plus élevées au niveau du couvert et aux intensités de dégâts les plus faibles. La modalité de destruction a un effet. Une destruction précoce permet une augmentation de la température au niveau du couvert et diminue l’humidité relative à 60 cm du sol.


Source : https://ives-technicalreviews.eu/article/view/8467

 

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